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Le stylo tordu
26 août 2014

La foire de Rosnay.

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Nombreux sont celles et ceux qui attendaient le moment ou mon stylo allait s'affoler à propos de la foire de Rosnay. "La Fouére de Rosnay" c'est tout d'abord une histoire d'odeurs, celles du melon, de l'andouille, de la frite, du chichi, de la fiante de poule, du parfum bon marché, de la praline, de la bouse, et de la poussière brassée par quelques milliers de visiteurs en tous genre, venus faire des affaires par un pas si moche jour d'été. Une seule mission rapporter de l'ail, des melons et de quoi illuminer ma plume. Je suis arrivée vers midi, les allées semblaient plutôt calmes ça sentait l'andouille et la frite en puissance, des queues impressionnantes d'indigènes affamés se formaient sur les côtés. L'horloge stomacale des badauds en surcharge pondérale raisonnait sur les comptoirs. Certains s'étaient levés à l'aube, étaient restés à jeun pour être sûrs d'avoir assez faim pour s'enfiler le Maxi Andouille/ frites/ oignons/lardons, accompagné de sa pinte de bière pour dix euros, autant dire leur première affaire. En avançant un peu, on pouvait remarquer des vendeurs de toile cirées, d'équipements de voitures, des démonstrateurs de coupe-légumes ( toujours en vogue) avec en face, un attroupement qui bloquait l'allée centrale. Geneviève fascinée par cette foule et par la beauté du camelot s'est plantée là net devant moi manquant me faire chavirer sur un stand de verre soufflé. Geneviève l'indigène, sortie tout droit du hameau des Sifflettes à Villedieu n'avait pas enfilé sa robe effet matelassée imprimé marguerites depuis l'année dernière, date de sa dernière sortie. Ses cheveux poivre et sel paraissaient enduits de suif de mouton et parsemés d'éclats de parmesan. Sa moustache de quatre jours égayait son menton protubérant sur lequel surplombait avec majesté un furoncle prêt à entrer en éruption. Elle avait cru bon d'emmailloter ses gambettes de jolis bas de contention qui lui cisaillaient les mollets et lui donnaient la démarche malhabile d'une chèvre à deux doigts de la mise bas. De loin, j'ai aperçu Diego le ventru, il poireautait devant un stand de grillades avec sa brune ankylosée, coincée contre le comptoir entre sa
poussette trio et quatre grosses chipolatas enduites de mayonnaise.
Diego quant à lui était affublé
d'une polaire XXXL imprimée camouflage tout juste à sa taille et d'un short de football noir. Le cheveu coupé très court donnait à son cou de taureau un effet "vagues en mouvements" lorsqu'il bougeait la tête de haut en bas. Il avait dû chopper une grosse couille auparavant car il marchait avec l'allure d'un cowboy sur son cheval mais
sans. Diego suintait du front dans sa polaire camouflage et moi des narines; il avait dû coincer son zip au printemps et depuis ne l'avait pas retirée. A la Fouére de Rosnay, les vendeurs de fringues sont intemporels, il y a ceux qui habillent Geneviève et ceux qui transforment les jeunes indigènes en pétasses fluorescentes. Au stand fluo j'ai été fort choquée par les
Jogging-Sarouals avec leurs fausses poches imprimées léopard, bandes axiales fluos leurs bretelles en Skaï. J'ai failli avaler mon chewing-gum en imaginant mon fils avec un tel falsard. Il y avait aussi les traditionnels stands de teeshirts, ceux avec les têtes de loups, la gueule de Johnny quand il était jeune puis moins jeune. Les vendeurs de ponchos avec le son de l'ocarina quand tu passes devant, deux trois étals de fromages qui perlaient au soleil en prenant la poussière et leurs marchands qui vous en proposaient la bouche croûtée d'avoir trop goûté le vin du stand d'à côté. Il y a ceux qui au milieu des allées choisissent leurs proies les invitent dans une grande tente et réussissent fort de manipulation à leur extorquer près de six milles euros pour un pauvre canapé en peau, peau de quoi, ils ne le sauront jamais. Il y a quelques marchands de bestiaux blasés de n'être regardés que par des gosses émerveillés par leurs bêtes parfumées. A la Fouére de Rosnay, il y a au moins quarante étals de melons, d'ail et d'oignons. Quatre pour cinq euros, trois pour cinq. J'ai pris les quatre pour cinq, j'ai fais une affaire ! Pasqu'y paraît qu'à la Fouére, on n'fait que des affaires.....

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13 août 2014

Castalbru

Nikos Castalbru, ou l'homme des sables. Un Lumix en bandoulière, on l'entends arriver de loin car il braille comme un poissonnier avec l'intonation de Nikos Aliagas qui vante les mérites d'une vieille daurade faisandée au fin fond du marché. Il a les traits fins, aussi fins et harmonieux que ceux de Galabru et Castaldi. Il porte un short à carreaux écossais qu'il remonte au nombril grâce à une ceinture colorée qui nous permet d'admirer son vilain fessier. Il a les mollets ronds car il patine dans le sable toute l'après midi durant. Il porte un polo noir à l'effigie de son magasin de photos et arpente des kilomètres sur la plage à la recherche de midinettes. Malgré nos regards intempestifs, Castalbru ne s'est pas arrêté. Contrairement à son concurrent de la veille qui est arrivé à nous le regard baveux, la langue pendante. Une pâtée blanchâtre ornait les deux coins de sa bouche. Il suffoquait comme un veau en pleine déshydratation. Son haleine de vieux chien mal nourri et sur medicamenté était à deux doigts de me titiller la glotte. Ça a été le coup de grâce quand il a ouvert sa bouche pleine de dents couvertes de plaque, mais finalement ça aurait pu être supportable si on avait pas reçu en pleine face son cheveux sur la langue ..: " Bonzour mesdemoizelles, çççça vous dirait que ze vous prenne en phphotos ????"

Le stylo tordu
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