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Le stylo tordu
25 novembre 2014

La soupe de poissons.

Hier, je suis allée faire les courses chez Lidl, en manque d'inspiration passagère, j'espérais remédier à ma névrose en trouvant deux ou trois personnages dignes de descriptions alléchantes.
Mon humeur était à peu près la même que celle d'un hamster à qui on aurait pas changé la litière depuis quelques semaines. En effet, j'avais décidé le matin de décrasser au Kärcher ma voiture qui ressemble ces temps-ci à un sous-bois saturé de lichen. Parfois, j'ai même du mal à ouvrir les portières car les champignons s'immiscent sur les joints. Il était donc grand temps que j'ablutionne mémère.
Comme par hasard, la maintenance était sur place pour réparer l'objet de ma convoitise. Alors je suis repartie en bougonnant et en traitant de noms d'oiseaux en tous genre, fenêtres fermées le fameux réparateur de la station de lavage. Je suis arrivée chez Lidl remontée comme un pittbull qu'on aurait pas nourri depuis plusieurs jours, les oreilles en arrière le poil dressé. A l'affût dans les rayons, J'ai pu rencontrer une mère et son fils de trente ans qui portait fièrement son sac de courses et tentait de l'initier tant bien que mal à cette dure corvée. La mère, la cinquantaine bien tassée courbée en angle obtus, racines de trois semaines, le nez gorgé d'un excès de sébum dû certainement à un trop plein d'hormones suite au départ imminent de son fils du nid conjugal. Le fiston, adolescent de trente berges détendu, les mains dans les poches, l'air dégagé, le visage transpirant l'intelligence, bouche ouverte, dents manquantes et restantes peu brillantes, cheveux gras ou gominés peignés en arrière et en hâte le matin car on lui avait suggéré. Une légère honte du fait de sillonner les gondoles avec maman, s'échappait de son regard de cocker baveux sous amphétamines. C'était pas grave, t'façons maman portait le cabas et ça c'était primordial. Elle lui énumérait les produits qu'il était susceptible d'aimer et lui, avait juste à répondre par oui ou non. "Du pâté ?" - "Oui" des tomates ? - "Non".
"Une tarte dans ta gueule ?" -"ouais !" Ça me démangeait de lui balancer ça au visage mais il suintait tellement le psychopathe fini au pipi que rapidement je suis passée au rayon suivant. Un tas énorme de crottes en tous genre jonchait la tête de gondole. Au praliné, au beurre, à la crème, à l'eau de vie, à l'huile de palme, de quoi constiper un ours rien qu'en reniflant.
J'ai failli me vautrer en glissant d'au moins un mètre sur une flaque de soupe de poisson qu'un sale gosse avait fait tomber en essayant d'attraper une boîte de "mon chéri" pour sa mamie qui ne suce que des crottes à l'eau de vie. La plupart des gens présents dans le rayon ont dû croire à un freestyle de danse improvisé mais ont vite déchanté quand j'ai crié :"Puuuuutain !" Sur air de " Me fais pas chier.."
Je suis arrivée à la caisse, haletante, boiteuse, des douleurs vives dans les cuisseaux sûrement dues au quasi grand écart exécuté devant un public aux abois. Prête à mordre, il était temps de rentrer.
Alors nous sommes montés dans la berline moisie, mes pieds qui puaient et moi. #SoupeDePoissons

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