Eclaircies sur le Bouchet

J'aurais aussi pu résumer notre journée d'hier d'une façon différente, comme : On aurait pu nous aussi, travailleuses du Dimanche, passer une agréable journée à glander, se plaindre qu'on avait presque trop chaud, qu'on avait soif, faim. Finalement, on en a "chié grave"et les mots sont faibles, pendant que les trois quarts de la Popu-lasse s'écartait les orteils dans leurs chaussettes devenues visqueuses, regrettait d'avoir zappé le fameux déodorant 48 H pour éviter l'auréole dégueulasse au niveau des aisselles, bref, avaient des préoccupations bien plus importantes que les nôtres.

Pendant que les premiers rayons faisaient leur sale boulot en donnant à certains malchanceux un teint "écrevisse de Louisianne", pendant que les "Vélocipédaleurs pédalaient chemin faisant, les jambes luisantes d'une épilation récente, pendant que les touristes Belges belgiquaient une fois en mangeant des frites deux fois, pendant que nos vieux Brennous tout juste sortis de table, la pense encore tendue, l'haleine saisissante d'un soufflé au Roquefort et d'une plâtrée d'escargots vite ingurgités, les cheveux hirsutes pour Monsieur et la jupe encore coincée dans les collants pour Madame. Pendant que tous ces gens accouraient pour être servis dans les plus brefs délais dans cet oasis de quiétude que sont : Les étangs de la Brenne....Nous, nous pataugions dans la mouise et après avoir gueulé comme des hyènes enragées, pesté comme des ouvrières de manufactures, soufflé comme des ados en overdose d'hormones, prononcé quarante fois au moins qu'on avait jamais vu ça, le calme est retombé et finalement, une fois la bataille gagnée, les piqûres de moustiques énervés nous ont plutôt apaisé.