Quand l' baba-cool cradoc est sorti d'son bus Wolkswagen et est entré dans la boutique cinq minutes avant la fermeture hier soir, mes chères collègues et moi avons eu du mal à cacher nos émotions. Nous l'appellerons Pascal, ça lui va bien, Pascal. De longs cheveux blancs fraîchement lustrés à la cire d'oreilles lui habillent joliment la tête qu'il a cru bon d'orner comme Rambo d'un bandeau aussi fin qu'un lacet de chaussures. Il porte un pull en laine de mohair style jacquard couleur chiasse d'oie et jaune pisse. Pascal est maigre comme un clou, Son pantalon pattes d'eph en velours marron un peu trop grand sur ses jambes arquées lui donne l'air débile d'un échassier à qui il manquerai une patte. Pascal réclame la plupart du temps un lait chaud auquel il ajoute son propre cacao, parce que soit disant il est Bio mais aussi souvent un café très très allongé, comme ça il reste plus longtemps. Je pense que Pascal se nourri essentiellement de sardines en boîte car son haleine me rappelle cette douce odeur de pâtée Sheba, celle qu'on donne aux chats. Il a le teint pâle, ce teint qu'on peut avoir lorsqu'on a mangé des artichauts ou des topinambours la veille et que les bulles d'air provoquées par ces aliments jouent du tambour à l'intérieur de l'intestin. Il a la voix de Barry White mais en 78 tours. Pascal sent l'encens et nous on sent Pascal. Il traîne ses babouches sur la tomette et ça fait :" frit frit " quand il marche . C'est la saison des champignons et Pascal sorti tout droit d'un film des Seventies vient faire ses provisions...

Pascal le baba.

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